FONTAINE GOUVION
QUOI: FONTAINE GOUVION / Fontaine de Gouvion / Fontaine des Petits Carmes / Fontaine des Carmes Déchaux / Fontaine des Carmes déchaussés.
QUI: attribuée aux sculpteurs du cardinal de Sourdis.
OÙ: emplacement originel dans le Couvent des Petits Carmes, puis dans l'entrepôt de métaux des établissements Mathet au 19bis, rue du Père Louis-de-Jabrun (jadis rue Gouvion), aujourd'hui dans une cour du Musée d'Aquitaine (20 Cours Pasteur)
QUAND: Création début XVII ème siècle. Déplacement au Musée d'Aquitaine en 1987
COMMENT:
> NATURE/CONSTRUCTION: En pierre, style Renaissance.
> ÉTAT: Toujours visible, hors d'eau.
COMBIEN: 1 exemplaire.
POURQUOI: Décorer et fournir de l'eau au couvent des Petits Carmes.
CONTEXTE
Cette fontaine était initialement située 19 rue du Père-Louis-de-Jabrun (jadis rue Gouvion), dans le couvent des Petits Carmes. Les couvents des petits carmes de la ville et des Chartrons n'en formaient originairement qu un seul. Il fut fondé en 1626 dans une maison de ce faubourg que leur donna le cardinal de Sourdis. La formation de la nouvelle esplanade du Château Trompette ayant nécessité la démolition de leur couvent en 1671 on en rebâtit un nouveau l année suivante dans la rue des Petits Carmes en ville. Une partie de la population de ce couvent fut transférée en cérémonie le 4 mars 1755 dans le dernier qui venait d être construit dans la rue Notre Dame aux Chartrons Les moines qui restaient continuèrent d occuper leur ancien couvent dans la rue qui porte encore leur nom. Le couvent des chartreux a été solennellement inauguré par le cardinal de Sourdis le 29 mars 1620. L'Histoire de l'église de Saint-André attribue au Cardinal de Sourdis la fondation de neuf couvents qui s établirent de son temps à Bordeaux.
Nommé archevêque de Bordeaux et Primat d’Aquitaine le 5 juillet 1599, à 24 ans, François de Sourdis reçoit la barrette de cardinal le 20 décembre 1600. Sa mère est la tante de Gabrielle d'Estrées, favorite d’Henri IV, de quoi expliquer cette fulgurante ascension. La ville lui doit d'avoir asséché les marais lors des épidémies de peste. Les disparitions d’Henri IV et du maire d’Ornano vont permettre au cardinal d’affirmer son autorité, il devient gouverneur de fait. Le 8 février 1628, il meurt à 53 ans d'une attaque d'hydropisie.
DÉPLACEMENT DE LA FONTAINE
Il ne reste plus rien de leur couvent, si ce n’est cette fontaine qui restait jadis englobée dans une fonderie (entrepôt de métaux des établissements Mathet) au 19 de la rue du Père Louis-de-Jabrun (jadis rue Gouvion).
> Le 8 Juillet 1981, on peut lire dans le journal La Petite Gironde: "En quelques semaines plusieurs incidents se sont produits: à Saint-Christoly, un immeuble inhabité, que certains voulaient conserver, brûle mystérieusement; peu de temps après, un autre immeuble du même îlot s'effondre sous les ébranlements des marteaux piqueurs, sonnettes et autres instruments de travaux publics. Celui-là était habité, et c'est miracle qu'il n'y ait eu aucun blessé. En outre, il comportait « la fontaine de Gouvion », très élégante et toujours visible jusqu'à ces derniers jours. Elle a sombré en même temps que l'immeuble. Rien n'avait été fait pour la protéger."
> 13 jours plus tard dans le même journal: "lors des travaux effectués place Saint-Christoly, à l'emplacement du défunt Athénée, une très belle fontaine, dite fontaine de Gouvion, s'est écroulée. Vendredi dernier, les techniciens du musée d'Aquitaine, chargés de la restauration, ont donc récupéré pierres, corniches, sculptures dissimulées sous la terre et les gravats et les ont chargées une à une dans leurs véhicules. Le Musée d'Aquitaine, tout en déplorant ce malheureux accident, tient à souligner que toutes les personnes concernées, propriétaires, démolisseurs, assureurs ont contribué dans la mesure de leurs moyens, et dans les meilleures conditions possible, au sauvetage de la fontaine..."
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LOCALISATION ACTUELLE
Le Musée d’Aquitaine prend possession des bâtiments actuels cours Victor Hugo en 1987 et implante dans la cour triangulaire la « fontaine Gouvion ».
(En 1880, l’architecte Charles Durand dessine les plans définitifs de la faculté des sciences et lettres, qui sera inaugurée six ans plus tard.
Pour gagner de la place, il a dû ajouter une aile sur le cours Victor- Hugo et ainsi abandonner le projet d’un jardin triangulaire, devenu une curieuse cour sans affectation particulière...)
DESCRIPTIF ET VUES
Cette fontaine présente deux pilastres encadrant une niche et soutenant un entablement d'une jolie décoration dans le goût de la Renaissance.
LOCALISATION DU COUVENT DES PETITS CARMES
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
LES CARMES DÉCHAUX... Va-nu-pieds!😊 "J'aurais pas dû ouvrir à la rouquine CARME'lite , la mère sup m'a vu venir, Dieu avait mis un kilt..."😊
La congrégation des Carmes déchaussés n’était qu'une réforme des Carmes, réforme qui fut d'abord appliquée à des couvents de femmes en 1562; elle fut ensuite introduite dans des monastères d'hommes. Les Carmes marchaient pieds-nus, d'où leur nom.
L'ordre des Carmes déchaux ou ordre des Frères déchaux et des Moniales déchaussées de la bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel, abrégé en O.C.D., est un ordre religieux catholique contemplatif et apostolique, appartenant à la catégorie des ordres mendiants. Les frères carmes déchaux partagent avec les sœurs carmélites déchaussées, moniales cloîtrées, le même rythme de prière. S’ils consacrent ainsi deux heures chaque jour à la prière silencieuse, leur mission est plus particulièrement d’annoncer l’Évangile par la prédication à la lumière de la riche tradition spirituelle du Carmel.
Cette congrégation religieuse établie à la fin du XVIe siècle, est née d'une réforme de l'ordre du Carmel. Cette réforme fut d'abord appliquée à des couvents de femmes par sainte Thérèse d'Ávila en 1562. Ensuite la réformatrice, secondée par saint Jean de la Croix, l'introduisit dans les couvents d'hommes. Un des signes de la réforme de sainte Thérèse d’Ávila était que les carmes allaient pieds nus dans (déchaussés...d'où leur nom). (Aujourd'hui, les carmes déchaux et les carmélites déchaussées, issus de la réforme de Thérèse d'Ávila et de Jean de la Croix, sont au nombre d'environ 4 000 frères et 10 000 sœurs sur les cinq continents.)
PÈRE CASTOR RACONTE-NOUS UNE HISTOIRE... 😊"FERRUS" D'HISTOIRE(S)..." 😊
AUTEUR: Reporter pour le journal "La Petite Gironde" : Maurice FERRUS
Le couvent des Petits Carmes, sur l'emplacement duquel a été ouverte la rue Gouvion, avait été fondé en 1672. Par délibération de l'assemblée générale de l'Administration, en date du 7 février 1791. La maison des Petits Carmes de la ville fut supprimée et réunie à celle des Petits Carmes des Chartrons, conformément aux lettres-patentes du Roi du 15 février 1790. Entre-temps, une requête avait été adressée aux administrateurs du département, exposant les services rendus par l’apothicairerie des Carmes déchaux, qui livrait à vil prix les remèdes aux pauvres, la même requête demandait que le frère Placide restât l'apothicaire des malheureux...
La famille de Jean-Baptiste du Secondat, sieur de Montesquieu, second président à mortier au Parlement de Bordeaux, oncle de l'illustre auteur de l’Esprit des Lois, avait son tombeau en l’église des Petits Carmes. Jean-Baptiste de Secondat décéda le 24 avril 1716, en la maison de Mme Du Noyé, sa sœur, veuve, rue des Trois Conils, dans la partie de cette voie dépendant de la paroisse Saint-Projet. Il était âgé de 73 ans. Son corps fut porté le 27 chez les Petits Carmes, demeurant près de l’église Saint-Christoly. Du 21, jour de sa mort, au 27, la Grosse Cloche sonna toujours jusqu'à midi, de même que celle des Petits Carmes. Le corps, suivant l'acte de décès transcrit par M. Cardozo de Bethencourt, fut exposé au public sur son lit, ayant été embaumé, revêtu de son manteau royal, de son hermine, de son mortier. L’église des Petits Carmes était tapissée de noir jusqu'en haut. Tout le Parlement s’y trouva réuni avec le corps de la ville. Les jurats et les clercs, ayant pris leurs robes noires et chaperons de livrée, s’étaient rendus aux Petits Carmes précédés des officiers du guet et des archers, héraut, sergents, huissiers, fourrier, massier, ainsi que des troupes avec leurs trompettes d'argent. Ils avaient été priés de vouloir assister à cette solennité funèbre par monsieur de Segondat, conseiller au Parlement, neveu du défunt. On remarquait aussi dans la nef MM. le Juge et Consuls de la Bourse et plusieurs citoyens et notables bourgeois ». La grand-messe fut célébrée par un père Carme, avec diacre et sous-diacre petits Cannes. La musique de Saint-André et celle de Saint-Seurin se firent entendre durant l’office. Après quoi, la dépouille de Jean-Baptiste de Secondat fut ensevelie chez les Petits Carmes, dans la sépulture de feu M. son père, qui avait été aussi président à mortier du Parlement de Bordeaux.
Le Chronique nous apprend que le mardi 14 juillet 1716, à minuit, le feu se déclara « au jeu de l'Opéra », près des petits Carmes. Les comédiens perdirent tous leurs ornements dans cet incendie; quatre maisons furent détruites par les flammes. Ce « jeu de l’Opéra » n'était, semble t-il, que la salle de spectacle où Molière avait joué lors du son passage à Bordeaux avec sa troupe, au début de la seconde moitié du dix-septième siècle.
Un religieux du monastère des Petits Carmes, nommé Martial du Saint-Jean-Baptiste, publia, en 1730, une biographie de son Ordre. On ignore quel sort fut réservé, à la Révolution, aux cendres des Montesquieu, inhumés aux Petits Carmes. On ne sait d'ailleurs pas davantage ce que sont devenus certains des restes du neveu, le célèbre écrivain qui mourut à Paris en 1755 et dont le corps avait été enseveli à Saint-Sulpice. (Par deux fois, le caveau où se trouvait son cercueil fut profané dont la dernière pendant la Révolution. Extraits de sa tombe, ses ossements restants furent déposés au cimetière de Bagneux appartenant à la paroisse Saint-Sulpice.)
La rue Poquelin-Molière, qui relie la rue de Cheverus à la rue de Ruat (autrefois rue Saint-Paul), s’appelait antérieurement rue Montméjan. Mais cette rue Montméjan — rue Memisans en l36O, et plus tard rue Maumisant ou Mimisan — ne comportait, à l’origine, que le tronçon ouest allant de la rue Saint-Paul à la place Saint-Christoly. Elle engloba la rue Saint-Christoly et la rue des Petits-Carmes, pour se prolonger jusqu'à la rue de Cheverus, que sous Louis-Philippe, ainsi que l’atteste l’État de concordance entre l'ancien et le nouveau numérotage avec l'indication de changement de noms de voies (ouvrage portant les dates 1842-1843. Alors disparut le dernier vestige qui rappelait le séjour, pendant cent vingt ans dans la paroisse Saint-Christoly ou Saint-Christophe, des Carmes déchaux ou déchaussés.
"GUERRE DE CLOCHERS" 😊
En 1626, le cardinal François de Sourdis, archevêque de Bordeaux appelle dans sa ville les Carmes déchaux ou déchaussés, issus d'une réforme de l'ordre. Il achète pour eux une maison aux Chartrons. Les religieux élèvent par la suite un vaste couvent, entouré de jardins et de vergers sur la rive du fleuve. Après les violents épisodes de la Fronde bordelaise, le pouvoir royal décide de reconstruire et d'agrandir le Château Trompette. Il sera désormais protégé par un vaste glacis large de 100 toises. Pour cela, il faudra démolir en 1665 le couvent des Carmes et celui des Jacobins. Mais les habitants du quartier demandent la reconstruction du couvent. En 1670, l'archevêque, Mgr de Béthune, autorise les Carmes à construire un hospice pour les moines âgés, ainsi qu'une église, Notre-Dame de la Visitation, à l'emplacement de l'église Saint-Louis actuelle.
Au XVIIIe siècle, les Chartrons forment le plus vaste faubourg de la cité. Mais il est séparé de la ville par le château Trompette et ses glacis. Durant la nuit, la fausse-braie est fermée et pour rejoindre la paroisse Saint-Rémi dont dépend ce faubourg, il faut faire un long détour. La messe du dimanche doit être célébrée dans la chapelle de Bacalan et dans celle des Carmes déchaux.
En 1726, les Carmes envisagent de construire une église plus vaste. Le projet n'a pas de suite, mais l'archevêque de Bordeaux, Mgr d'Audibert de Lussan le reprend en 1749. L'Intendant Louis Aubert de Tourny en soutient l'idée, jugeant nécessaire l'établissement d'une nouvelle église paroissiale, d'autant que les voûtes de N.-Dame de la Visitation vont s'effondrer deux fois au cours du siècle, nécessitant leur remplacement par un lambris. Le Roi donne son accord à cette création.
Pour occuper les terrains acquis en 1754 non loin de l'église actuelle (à remplacement de la place Picard), l'architecte Nicolas Portier conçoit un édifice grandiose sur un plan en croix latine de 89 mètres de longueur, développant une façade de 41 mètres de large. Nef à trois vaisseaux, chapelles, croisée du transept coiffée d'une coupole, chœur en hémicycle à déambulatoire... l'église reçoit une lumière abondante qui pénètre par les grandes fenêtres hautes. Tourny fils, succédant à son père en 1757, souhaite un riche décor intérieur en marbre du Languedoc ; le sculpteur Cabirol lui fait parvenir un devis de 100 000 livres de travaux.
En 1759, la chapelle provisoire et le logement du vicaire sont achevés. Les murs de l'église s'élèvent à peine au-dessus du sol lorsque les travaux sont suspendus. Ils sont abandonnés à la mort de Claude de Tourny en 1760, sans doute à cause des difficultés techniques dues à la nature marécageuse du terrain. La Révolution, en transformant l'église des Carmes en église paroissiale sous le patronage de Saint Louis, en 1791, ôte toute légitimité à cette construction coûteuse qui ne verra jamais le jour...
Petits Carmes des Chartrons
Apres la demolition de leur couvent des Chartrons en 1665, les carmes déchaux s'établissent dans le quartier de Saint Christoly. Cependant ils obtiennent dès 1667 d'ouvrir aux Chartrons un "hospice" appelé Notre-Dame-de-Salut dans l'actuelle rue Notre Dame. Ce couvent est supprimé à la Révolution et la chapelle convertie en église paroissiale, actuelle Saint Louis des Chartrons
Notre-Dame de la Visitation vers 1820-1830, devenue à l'époque l'église paroissiale Saint-Louis
Eglise Saint Louis de Nicolas Portier
JE SUIS MALADE, COMPLÉMENT MALADE...😊
=> Les Carmes déchaussés tenaient une apothicairerie et ils livraient pour presque rien des remèdes aux pauvres gens...
L'EAU DE MÉLISSE des Frères Carmes de Bordeaux élaborée par le Père Canteloup. Fabriquée par les carmes de Bordeaux, couvent Saint-Louis ceci par les soins du frère apothicaire Pierre Catinot, en religion frère Placide de la Circoncision, qui eut le droit de patente. (Parfumée d’épices: cannelle,clous de girofle et noix de muscade elle fut très réputée lorsque le frère Pierre Catinot y ajouta des épices venues des Indes et des Antilles). On disait plaisamment que le frère Placide distillait davantage d’eau que tous les carmes ensemble ne buvaient de vin. Il cultivait ses plantes médicinales dans le jardin du carmel et les distillait ensuite. Il existait alors des apothicaires jurés et des apothicaires moines. Pharmacien en 1792 Pierre Catinot abandonna son ordre au moment de la révolution mais relevé de ses vœux resta apothicaire : chassé de son couvent il traversa la rue et en 1791 installa son officine en face à l’angle des rues Castillon et Margaux :
« Les archives municipales de Bordeaux conservent un spécimen d’une publicité de l’époque, relative aux vertus de cette eau souveraine, spécialement agissante « contre l’apoplexie et les vapeurs ». L’imprimé précise « que la seule véritable eau de mélisse, qui est de la qualité et de la composition de l’auteur, se trouvera aux Carmes déchaussés du Couvent Saint-Louis, à Bordeaux, et non ailleurs La composition de l'eau de mélisse de Bordeaux était légèrement différente de celle de Paris, son secret était transmis de pharmacien à pharmacien dans le plus grand secret. On a retrouvé neuf recettes différentes...
L'eau des Carmes guérit furoncles, pyorrhée alvéolaire, phlegmon, pustules. Antispasme. Elle redonne l'éclat aux peaux tannées. Prix : 25 francs le flacon.
La pharmacie vend aujourd'hui également : l'entéropansement du docteur Zizine, les pansements du docteur Scholl, les lithinés du docteur Gustin, la pommade du docteur Rapp, la jouvence de l'abbé Souris, le lactéol du docteur Boucard, les sinapismes du docteur Rigollot, et la pâte pectorale du docteur Endreu...
De part et d’autre de l’entrée nous pouvons remarquer la présence de deux vases taillés dans la pierre. Ces vases ont été conçus à l’époque de Catinot. Comme c’était alors souvent l’usage, ces pots, servant d’enseigne, signalent aux passants qu’il y a une pharmacie.
Comme dans les grands pots de monstre qui ornaient autrefois les apothicaireries, les anses de ces vases sont constituées de serpents, animal figurant fréquemment dans les attributs symboliques de la pharmacie.
Ces pots ont dû être peints en un ton ocre orangé avec un ornement en vert bronze foncé, le cartouche rectangulaire portant alors l’inscription « Eau de mélisse ». Actuellement, cette polychromie n’existe plus : les vases ont repris la teinte de la pierre et sont simplement ornés d’un rectangle de marbre vert. C’est Monsieur Pabia, titulaire de l’officine de 1953 à 1962, qui fit poser ces plaques de marbre à la place de l’ancienne inscription.
Pendant de nombreuses années, l’officine eut deux portes d’entrée : la première rue Margaux et l’autre rue Castillon, ainsi qu’une fenêtre située à l’angle des deux rues. Or, dans les années 1950, Monsieur Pabia, alors titulaire, décida de changer l’emplacement de l’entrée. Il la plaça alors à la place de la fenêtre et fit des deux anciennes portes deux vitrines. Cette organisation est toujours la même aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que, même si de nos jours l’aspect extérieur ressemble à un commerce, à l’époque, Catinot installa son officine dans une simple maison. Nous remarquerons la différence entre la pharmacie actuelle équipée de vitrines et de portes coulissantes et l’apothicairerie originale qui, sans ces deux vases sculptés sur les murs, ne se différencierait en rien d’une maison ordinaire.
Lorsqu'il dut s’installer en ville, Catinot décida de prendre avec lui le matériel avec lequel il avait travaillé durant 34 ans. Pour cela, il dut se porter acquéreur lors de ventes aux enchères des biens du monastère. Dans la vente des biens religieux, un 1er document du 11 février 1791, nommé : « Estimation de la pharmacie des Petits Carmes de la ville », donne un montant de 859,15fr. Enfin, le 17 mars, il est signifié « Adjugé à Monsieur Francisque, pour 950fr », mais le nom de Francisque est barré et on lit en dessous: « Cédé au S. Placide ». Un deuxième document concerne l’apothicairerie des Petits Carmes Déchaussés en-la-ville ; on trouve à coté des 6 premières lignes de l’inventaire une mention : « Vendu par le district à l’apothicaire », datée du: « 4 sans culotide l’An second de la république ». Catinot a racheté le matériel de l’apothicairerie monastique et les inventaires permettent de savoir que cet apothicaire possédait de nombreux pots en faïence qui ne sont plus dans la pharmacie à l’heure actuelle.
JÉSUS, MARIE... JOSEPH !!! 😊
> Construite par les Carmes au milieu du XIXe siècle, l’église Saint-Joseph des Carmes
Voilà trente ans, tout juste, que l’ancienne église, construite dans un mélange style néogothique et roman entre 1853 et 1857 sous l’impulsion du père Dominique de Saint-Joseph – qui va activement participer à la restauration des Carmes en France après leur fuite post-Révolution – et de frère Philibert, est une maison de retraite. En tout et pour tout, le site, aussi appelé « couvent de la rue Mandron » par les religieux, n’aura été animé par les Carmes (pour les hommes) et Carmélites (pour les femmes) de l’Ordre du Carmel, ordre religieux catholique contemplatif, qu’une vingtaine d’années. Car, sur fond de tensions anticléricales que connaît la France, les Carmes ont dû fuir le pays en 1880.
Les Carmes n’ont réintégré l’église que quelques années plus tard pour finalement en repartir définitivement en 1901. Saisis et désaffectés par l’État, l’église Saint-Joseph ainsi que ses bâtiments annexes deviendront propriété de la Ville de Bordeaux. Qui leur donnera diverses affectations : tour à tour, l’église servira d’entrepôt pour les décors du Grand Théâtre ou encore de lieu de répétition pour la Compagnie dramatique d’Aquitaine. Dans l’entre deux-guerres, il avait même été envisagé de déplacer le monument pierre par pierre dans un autre quartier.
À l’abandon à la fin des années 70, l’édifice religieux est racheté par un groupement d’architectes en 1987 puis transformé en résidence pour personnes âgées l’année suivante. Aujourd’hui propriété du groupe de santé S.E.D.N.A, le lieu va à nouveau changer d’utilité. En février, l’Ehpad doit déménager dans un nouveau site plus adapté, basé rue Furtado, dans le quartier de la gare Saint-Jean (lire ci-contre). D’ici là, les 81 résidents des Carmes ont pu fêter une dernière fois Noël, avec un repas partagé entre les colonnes en pierre, dans la salle à manger qui occupe une partie de l’ancienne nef du rez-de-chaussée. Pendant que les enfants de l’école primaire Mongolfier voisine, partis en récréation, s’en donnent à cœur joie dans la cour de l’ancien cloître de la communauté, les employés dressent le couvert.
Au 3e étage, Stéphane, le coiffeur qui vient tous les vendredis, s’occupe des convives avant le déjeuner. Au-dessus, Marion, aide-soignante stagiaire, nettoie les dernières chambres, bien souvent ornées d’un crucifix. « Les résidents viennent d’une génération très croyante. Ils aiment beaucoup ce cadre religieux. »
Propriété de S.E.D.N.A, groupe basé à Montréal (Canada) spécialisé dans la prestation de soins et de services de santé, l’Ehpad Les Carmes va déménager rue Furtado, dans le quartier de la gare Saint-Jean, en février 2019. La quarantaine d’employés de la résidence et les habitants va intégrer un bâtiment de trois étages – contre 5 actuellement -, plus adapté et notamment doté d’un parking. « Ça va être bien ! On sera moins confinés. Et puis ça faisait un peu vieillot », remarquent Nathalie et Mohammed, deux employés historiques de la résidence privée, qui regretteront le « cadre » et « l’esthétique » de l’ancienne église Saint-Joseph.
Quid désormais de l’avenir de l’édifice ? Rien n’est sûr. Des pourparlers pour une revente de l’église sont en cours.
CHAUSSÉE AUX MOINES... OU... CHAUSSEZ LES MOINES ... L'ORIGINE DU FROMAGE QUI SENT LES PIEDS ? 😊
Aujourd'hui on trouve encore dans la région des frères de l'Ordre des Carmes Déchaux (OCD) de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel...
LE BROUSSEY (Gironde), fondée en 1841 ; Le Couvent du Broussey est situé à une heure à peu près de Bordeaux, dans un beau cadre naturel, au milieu du vignoble bordelais. Ce Couvent est notre maison d'accueil spirituel, avec une grande hôtellerie, et des cycles de retraites proposés tout au long de l'année. La communauté, environ une dizaine de frères, exerce de multiples apostolats (retraites prêchées, groupes séculiers du Carmel, groupes de jeunes, etc.).
PUZZLE GÉANT 😊
Sur un emplacement tout proche de la "fontaine Gouvion", au n° 17 de la rue Père-Louis-de-Jabrun, une mosaïque gallo-romaine de 8,3 m sur 3,10 m, à décor géométrique polychrome, avait été mise au jour et put être déposée.
Elle fut un temps gardée Musée Lapidaire (3 rue Mably) et se trouve aujourd'hui au Musée d'Aquitaine, après avoir été restaurée...
Vous pouvez visiter virtuellement l'intérieur du Musée d'Aquitaine avec ces sculptures ici:
- Sources:
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> Création de la page & publication: 25 octobre 2019. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post